Né le 15 novembre 1955 à Paris, il est le petit dernier d’une famille qui vit de la musique depuis déjà plusieurs générations. Fils de luthier et petit fils de musiciens à l’Opéra et à l’Opéra comique, il baigne dans cet univers depuis son plus jeune âge. L’atelier étant à proximité de la maison, il y passe une grande partie de son temps libre sans pour autant avoir l’idée d’une carrière dans la lutherie.

C’est à 15 ans 1/2, en septembre 1971 qu’il quitte Paris pour la capitale de la lutherie française, Mirecourt. Son choix est encore incertain mais deux métiers lui sont prédestinés : luthier par filiation ou marin pêcheur par passion de la mer.

Il commence son apprentissage à Mirecourt auprès du Maître Jean Eulry, très grand artisan luthier et co-directeur de la Maison Hilaire depuis près de 20 ans.

Atelier travaillant dans la plus pure tradition française, Jean Eulry fut le maître d’apprentissage de bon nombre de luthiers exerçant aujourd’hui. Il fut reconnu à ce juste titre comme grand maître formateur.

Il a 3 mois pour faire un choix, l’échéance est à la Sainte Cécile, en novembre, date à laquelle les luthiers ont l’habitude de se réunir à Mirecourt pour fêter la Sainte Patronne de la musique. De cette façon il ne sera pas difficile pour son père de connaître par ses confrères ses prédispositions à l’établi. Il reste à Mirecourt jusqu’en 1974 ou il y apprend a se servir de ses outils comme le disaient les anciens. Durant ces 3 années il construit une cinquantaine d’instruments.

Il rentre à Paris en septembre 1974 pour travailler aux côtés de son père. La réalité des maisons parisiennes semble bien éloignée de l’ambiance mircurtienne, il s’initie peu à peu à la restauration des instruments anciens.

Il partage avec son père le plaisir de la fabrication d’instruments en copie des grands maîtres italiens.

Cette collaboration dure jusqu’en décembre 1975.

1977: Il part à Londres travailler dans l’atelier de Charles Beare, très connu pour son niveau de haute restauration sur les instruments de grands maitres. Charles Beare est lui-même un très grand expert en violons et lui fait partager durant 2 ans ses connaissances.

En 1979, de retour à Paris, il réintègre l’atelier familial afin de seconder son père dans la restauration et l’expertise. La réputation de la Maison est fondée sur ces deux spécialités et les demandes d’expertises deviennent régulières. A l’atelier passent beaucoup d’instruments, perfectionnant son œil jour après jour.

1984: Son père décide de lui laisser la place, il crée la Société Boyer.

A partir de cette date, la cadence s’accélère : en 1987 il est nommé au titre d’assesseur par les douanes françaises dans la spécialité « instruments de musique », en 1988 il fait ses premières ventes aux enchères en tant qu’expert.

1991: Il est nommé expert à la Cour d’Appel de Paris.

De grandes missions lui sont confiées : Expertise d’orchestres, missions pour les Tribunaux, missions pour les compagnies d’assurances. Il organise aussi régulièrement de ventes aux enchères

Sa documentation, qui s’enrichit un peu plus chaque jour lui permet de faire paraître en 1993 un livre sur l’école française : « Les trésors de la lutherie française du XIXème », préfacé par Charles Beare et Etienne Vatelot.

Depuis 1988 et jusqu’à aujourd’hui, Il réussi à prendre sa place dans le secteur de la haute restauration avec des instruments de prestige tels que des Guarnerius Del Gesu, Stradivarius, Guadagnini, Lupot, Vuillaume ainsi que dans le domaine de l’expertise.

C’est par ses connaissances et sa compétence professionnelle qu’il peut aujourd’hui compter parmi sa clientèle les plus grands solistes tels Vladimir Spivakov, Vadim Repin, Natalia Gutman, Maxim Vengerov, Roland Daugareil, Henri Demarquette, Patrice Fontanarosa, Sylvie Gazeau…

Aujourd’hui l’histoire se répète, il accompagne son fils Florent qui emprunte progressivement le même parcours que lui….